Si l’homme se définit par sa capacité à réfléchir, puis à produire une analyse, avant d’en extraire les bienfaits mais aussi les erreurs, les machines, elles, fondent leurs réflexions dans ce que l’on nomme l’intelligence artificielle. Qu’est-elle exactement cette intelligence artificielle ?
Si l’homme se définit par sa capacité à réfléchir, puis à produire une analyse, avant d’en extraire les bienfaits mais aussi les erreurs, les machines, elles, fondent leurs réflexions dans ce que l’on nomme l’intelligence artificielle. Qu’est-elle exactement cette intelligence artificielle ? Est-ce la capacité à percevoir le monde, à prédire le futur immédiat ou lointain, ou à planifier une série d’actions pour atteindre un but ? Faut-il en avoir peur ? Faut-il, sans cesse que l’homme en soit l’initiateur afin de ne jamais se laisser dépasser par ce don particulier offert jadis aux premières machines et qui tend aujourd’hui à faire de nous les assistants de nos robots d’hier. Comme l’affirme ce bon vieux dictionnaire Larousse « Avec l’intelligence artificielle, l’homme côtoie un de ses rêves prométhéens les plus ambitieux : fabriquer des machines dotées d’un « esprit » semblable au sien ». Notre article, faute de certitudes, nous amènera à poser des questions, à découvrir des opinions.
De la préhistoire au monde contemporain
Les premiers jalons historiques de l’intelligence artificielle datent du plus lointain de la préhistoire, où mythes, légendes et rumeurs dotent des êtres artificiels, réalisés par des maîtres-artisans, d’une intelligence ou d’une conscience ; comme l’écrit Pamela McCorduck, l’intelligence artificielle commence avec « le vieux souhait de jouer à Dieu ».
L’intelligence artificielle, comme nous l’entendons aujourd’hui, a été initiée par les philosophes classiques, dont Gottfried Wilhelm Leibniz avec son calculus ratiocinator, qui essaient de décrire le processus de la pensée humaine comme la manipulation mécanique de symboles, sans pour autant vouloir fabriquer des spécimens.
À partir de 1835, le mathématicien britannique Charles Babbage dressa, avec l’aide de lady Ada Lovelace, les plans de la « machine analytique », ancêtre de tous les ordinateurs, mais sans parvenir à la réaliser. Cette réflexion s’est concrétisée avec l’invention de l’ordinateur programmable dans les années 1940. Cet instrument et les idées qu’il sous-tend ont inspiré les scientifiques qui ont commencé à évoquer sérieusement la faisabilité d’un « cerveau électronique ». A partir de 1985, un chercheur américain conçut des connections machines, ensembles de micro-ordinateurs reliés entre eux qui effectuaient 1 000 milliards d’opérations par seconde –, et continuent aujourd’hui encore à enrichir l’IA.
La création, à partir des années 1990, des « réalités virtuelles », systèmes qui par l’intermédiaire d’un casque et de gants spéciaux donnent à l’utilisateur l’impression de toucher et de manipuler les formes dessinées sur l’écran, ainsi que les travaux sur les « hypertextes », logiciels imitant les procédés d’associations d’idées, vont également dans ce sens.
Une évolution, plus qu’une vérité
Pour les sages du Collège de France, l’intelligence artificielle est principalement une évolution plus qu’une vérité établie. Et c’est pour cette raison que sa définition est difficile à cerner. « On pourrait dire que l’intelligence artificielle (ou IA) est un ensemble de techniques permettant à des machines d’accomplir des tâches et de résoudre des problèmes normalement réservés aux humains et à certains animaux.
Les tâches rendues possible par l’IA sont parfois très simples pour les humains, comme par exemple la reconnaissance des objets dans une image, ou la conduite d’une voiture. Elles nécessitent parfois de la planification plus complexe, comme pour jouer aux échecs. Les tâches les plus compliquées requièrent beaucoup de connaissances et de sens commun, par exemple pour traduire un texte ou conduire un dialogue.
Depuis quelques années, on associe presque toujours l’intelligence aux capacités d’apprentissage. C’est grâce à l’apprentissage qu’un système intelligent, capable d’exécuter une tâche, peut améliorer ses performances avec l’expérience. C’est grâce à l’apprentissage qu’il pourra apprendre à exécuter de nouvelles tâches et acquérir de nouvelles compétences.
Le domaine de l’IA n’a pas toujours considéré l’apprentissage comme essentiel à l’intelligence. Par le passé, construire un système intelligent consistait à écrire un programme « à la main » pour jouer aux échecs (par recherche arborescente), reconnaître des caractères imprimés (par comparaison avec des images prototypes), ou faire un diagnostic médical à partir des symptômes (par déduction logique à partir de règles écrites par des experts). Mais cette approche « manuelle » a ses limites ».
Ne pas lui faire confiance
« Les progrès de l’intelligence artificielle menacent la survie de l’espèce. », Ce sont Bill Gates et Stephen Hawking, notamment dans un article paru dans l’Expansion/l’Express, qui le disent. Pour eux, l’intelligence artificielle constitue une menace pour l’humanité. Bill Gates insiste à travers cette interrogation qu’il se lance à lui-même, comme s’il voulait réveiller les consciences. « Je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas inquiets. Je suis de ceux qui s’inquiètent de la super-intelligence. Dans un premier temps, les machines accompliront de nombreuses tâches à notre place et ne seront pas super-intelligentes. Cela devrait être positif si nous gérons ça bien. Plusieurs décennies plus tard cependant, l’intelligence sera suffisamment puissante pour poser des problèmes », a déclaré Bill Gates.
Le célèbre physicien Stephen Hawking, récemment décédé, à qui l’on doit des avancées théoriques significatives dans le domaine des trous noirs et de la création de l’univers, se montre lui aussi pessimiste. « Réussir à créer une intelligence artificielle serait le plus grand événement dans l’histoire de l’Homme. Mais ce pourrait aussi être le dernier; », prévenait-il, insistant : « L’impact à court terme de l’intelligence artificielle dépend de qui la contrôle. Et, à long terme, de savoir si elle peut être tout simplement contrôlée. »
Regarder l’IA comme un allié
Dans « IQ France », média en ligne, Jillian Richardson le redit haut et fort : « L’intelligence artificielle permet aux agriculteurs, aux médecins et aux secouristes d’avoir un impact positif sur la société. L’intelligence artificielle est intégrée à de nombreux gadgets qui facilitent la vie quotidienne, comme les smartphones, les thermostats intelligents et les assistants virtuels activés par la voix. L’IA est aussi de plus en plus utilisée pour relever des défis sociaux majeurs. L’IA est une discipline de l’informatique qui permet aux machines de sentir, d’apprendre, de raisonner, d’agir et de s’adapter au monde réel, en amplifiant les capacités humaines et en automatisant les tâches dangereuses ou fastidieuses. Certains experts pensent que l’IA peut potentiellement déclencher une véritable révolution sociale. De nombreux chercheurs s’accordent à dire que l’IA peut être intelligente sans être douée de sens, révélant le cœur des craintes suscitées par cette nouvelle technologie : la différence entre intelligence et autonomie », estime Jillian Richardson.
Des avancées permanentes
Dans nos sociétés, si le risque de perte d’emplois fait débat, les experts affirment que le potentiel de création d’emplois de l’IA est énorme. Ainsi, l’influence de l’IA va sans doute s’étendre et transformer les économies. Sur les trois dernières décennies, l’attention et l’énergie investies dans l’IA n’ont cessé de croître. Les applications d’IA sont de plus en plus nombreuses. Elles améliorent activement la vie quotidienne et créent un changement positif dans le monde. Dans le secteur de la santé, l’intelligence artificielle n’en est qu’à ses premiers pas explique la magazine Wired. En se servant d’un système de calcul intensif, les cancérologues peuvent utiliser l’IA pour comparer les résultats des tests moléculaires d’un patient avec une gigantesque base de données de cas antérieurs. En cas de correspondance, le médecin pourra utiliser ce résultat pour personnaliser le plan de traitement de chaque patient, en une seule journée.
Face à ces avancées pourquoi l’homme reste-t-il aussi méfiant à l’égard de nos futurs systèmes informatiques ? Seule l’association de la recherche scientifique aux côtés de la mise en œuvre de celle-ci, par les machines, invite à un chemin de vérité. La réponse se trouve probablement dans le subtil équilibre de l’acceptation de l’évolution et de la maitrise des machines par ceux qui les imaginent, nous, les humains.
Source : https://lejournaldeleco.fr