Sur 16 millions de retraités en France, près de 500.000 travaillent encore, soit 3 %. L’Allier ne fait pas exception à ce phénomène récent.
Sur 16 millions de retraités en France, près de 500.000 travaillent encore, soit 3 %. L’Allier ne fait pas exception à ce phénomène récent.
Jacky Renaud ne souhaitait pas vraiment rester ouvrier. Après 30 ans chez Polyflex à Saint-Germain-des-Fossés et chez Wavin, à Varennes, il aspirait à se reposer, après la retraite en avril 2015. Mais il n’était pas contre l’idée d’arrondir ses fins de mois. Aujourd’hui il est… vendeur de produit de bien-être et beauté à domicile.
Si on avait coutume de voir des personnes de plus de 60 ans travailler encore dans les professions libérales et chez les artisans-commerçants, il est maintenant fréquent de voir des salariés-retraités, la législation s’étant assouplie en 2009.
Boucher depuis 1969, Jean-Claude Couvrechel a pris sa retraite en 2016, en précisant à son patron qu’il était prêt à travailler encore. Bingo. Moins d’un an après son départ, son employeur, la Sicaba l’a rappelé, pour palier le départ d’un boucher-vendeur. La difficulté à recruter ce profil à double compétence est réelle. Jean-Claude a imposé ses exigences : 20 heures par semaines, seulement le matin.
Les difficultés de recrutement dans des secteurs en tension comme l’artisant ont également contraint Christophe Rousseau, plombier à Saulcet, à faire appel au cas par cas à son ancien employé. « Il connaît l’entreprise par cœur, le métier, les clients. Un intérim qui changerait à chaque fois fait perdre du temps. »
Pour Monique Bordes, secrétaire de mairie à la retraite, devenir correspondante du journal lui permet de rester attachée à sa commune, Cressanges. « Ce n’est pas pour l’argent que ça rapporte. Parfois on passe beaucoup de temps pour une ligne ou deux. Mais ça me permet de garder contact avec le village. »
Ancienne conjointe de chef d’exploitation, Martine Giraud donne la main chez Thierry Traiteur lors de soirées événementielles ou des mariages. « Ça me permet de me payer des petits plaisirs. J’aime aussi gâter mes petits-enfants. Et même les enfants de mes voisins ! »
Cumuler emploi et retraite ? Une législation précise
Les premières règles du cumul emploi-retraite ont été mises en œuvre en 2004. L’assuré pouvait poursuivre ou reprendre une activité professionnelle non salariée ou relevant d’un régime spécial ; les revenus de cette nouvelle activité ne faisaient pas obstacle au paiement de la retraite du régime général. L’assuré pouvait également immédiatement reprendre une activité salariée chez un autre employeur ou chez son dernier employeur au plus tôt six mois après le point de départ de sa retraite. La retraite était alors servie à condition que les revenus de cette activité et ceux de la retraite, cumulés, soient inférieurs à la moyenne des trois derniers salaires. C’était la seule restriction. Dans le cas contraire, la retraite était suspendue.
Quant aux retraités partis avant 2004, ils n’avaient pas droit à ce dispositif : ils pouvaient reprendre une activité chez leur ancien employeur mais ne pouvaient pas retravailler chez un autre employeur ou exercer une activité non salariée différente de celle exercée avant la cessation et ce, quels que soient les revenus professionnels. Depuis le 1er janvier 2009, si l’assuré a obtenu toutes ses retraites des régimes de base et complémentaires, il peut cumuler sans aucune restriction le montant les retraites et le revenu d’activité. Depuis 2014, selon la situation, le cumul du revenu d’activité et du montant de la retraite est dit intégral ou plafonné.
Dans le cas du cumul intégral, (dès que l’assuré a à la fois l’âge légal de départ à la retraite et la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite à taux maximum), il n’y a pas de plafond de revenu ni même de délai pour reprendre l’activité.
Autrement c’est un cumul plafonné. Dans le cas d’un cumul plafonné, parce que l’assuré ne remplit pas les conditions ci-dessus, le total mensuel du nouveau revenu et des retraites (de base et complémentaires) ne doit pas dépasser 1,6 fois le Smic. En cas de dépassement, le montant de la retraite est réduit (en fonction du montant du dépassement). Un retraité peut reprendre une activité immédiatement après son départ en retraite s’il s’agit d’un nouvel employeur mais il doit attendre six mois s’il s’agit de son ancien employeur (autrement la retraite est suspendue).
Dans les deux cas, depuis 2015, les activités exercées pendant la retraite ne créent pas de nouveau droit à la retraite. Et ce même si cette activité relève d’un régime auquel l’assuré n’a jamais été affilié.
Source : www.lamontagne.fr