Sediver à Saint-Yorre : La recherche et développement avant tout

Publié le 30/09/2021

Présente depuis 1898 à Saint-Yorre, l’entreprise Sediver a connu plusieurs activités autour du verre, jusqu’à devenir le leader mondial de l’isolateur en verre trempé, équipant les lignes électriques à très haute tension. Plus de 600 millions de produits fabriqués par le groupe Sediver sont ainsi déjà installés dans 150 pays. Le site de Saint-Yorre, siège de la direction scientifique mais aussi la direction des opérations et de la qualité, est au cœur de la stratégie et performance de ce groupe innovant.

Une entreprise centenaire

C’est à la toute fin du 19e siècle que Saint-Yorre, ville d’eau bienfaisante, débute, grâce à Sediver, une activité de fabrication de bouteilles en verre. Alors que dans le début du siècle l’usine de Saint- Yorre commençait la production de petits isolateurs pour les lignes de distribution (basse et moyenne tension), la maîtrise technique de la trempe du verre à la fin des années 40 permet à l’entreprise de lancer la fabrication d’isolateurs destinés aux lignes de transport d’énergie comme nous les connaissons aujourd’hui principalement en courant alternatif mais aussi en courant continu. En parallèle aux applications de transport d’énergie, Sediver se positionne aussi comme un acteur majeur dans l’alimentation électrique des trains, et en particulier du TGV grâce au développement de produits spécifiques pour les systèmes de caténaires. Parmi les nombreux développements issus du Centre de Recherche de Saint-Yorre on pourra aussi citer les isolateurs en matériaux composite dont une des activités est restée sur le bassin de Vichy chez Rheinhausen. En 2005, la fermeture du site de production est un coup dur pour le groupe et la ville de Saint-Yorre. Cependant, si les fours se sont éteints, la direction scientifique, la direction des opérations et de la qualité sont, elles, toujours là, employant 25 personnes. L’activité de R&D a permis le dépôt de 600 brevets, et Sediver investit chaque année 5 millions d’euros dans la recherche et l’innovation. « La Recherche et le Développement constituent le pilier central de notre culture d’entreprise, et le nom de Sediver est intimement lié à une culture technique et à la recherche scientifique », martèle le groupe mondial.

Saint-Yorre, cœur du réacteur de l’innovation et développement

Le laboratoire central de recherche du groupe, dont le siège social est à Paris, imagine, conçoit, teste et développe depuis Saint-Yorre ses innovations, tout en améliorant continuellement les produits existants. Dirigé par Jean-Marie George, le Centre coordonne aussi les autres laboratoires dans le monde (Chine, Italie, USA) ainsi que le laboratoire de Bazet dans les Pyrénées. Les interactions permanentes avec les opérations et la qualité, permettent une réactivité optimale avec les usines. Par ailleurs la présence de l’équipe technico commerciale qui est intégrée au Centre assure le suivi technique des projets dans le monde entier en s’appuyant sur les diverses compétences regroupées à Saint-Yorre. Sur place le Centre de recherche regroupe des compétences multidisciplinaires allant de la chimie des matériaux, la mécanique, la très haute tension grâce à des équipements spécifiquement dédiés, mais aussi des salles de vieillissement et de simulation des performances des lignes électriques recréant en outre des conditions de pollution environnementale particulières. Les experts y développent les produits d’aujourd’hui et demain, destinés à améliorer les performances des systèmes de leurs clients, dans un souci environnemental érigé en priorité. « Nos produits ne sont pas les moins chers, mais le centre de recherche de Saint-Yorre apporte non seulement une performance technique en évolution constante mais aussi un support à nos clients, essentiel lors de la conquête de nouveaux marchés ou la défense de marchés établis », insiste Jean-Marie George.

En 2018, ses équipes ont mis au point « Sediver Smart’R Suite », une solution de maintenance prédictive installée sur les lignes électriques et basée sur la technologie des objets connectés. La collecte des données (température, humidité de l’air, courant à la surface de l’isolateur…), permet d’optimiser les activités de maintenance en limitant ses coûts. Des solutions sont actuellement en phase d’essai pilote en Amérique du Nord et du Sud, au Moyen-Orient, en Europe et Asie du sud-est. « Pour mieux maîtriser cette solution, nous nous sommes plongés dans « l’univers de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle». Nous travaillons aussi sur d’autres mesures qui viendront compléter la maintenance prédictive digitale, et qui pourraient conduire à de nouveaux brevets prochainement », annonce le directeur scientifique.

Ouverture d’une unité de production

Le laboratoire est également à l’origine de l’invention du Sedicoat Glass, un isolateur recouvert de silicone Sediver RTV, qui permet de supprimer les opérations de lavage, notamment dans les environnements très pollués. Une avancée technologique importante pour réduire les risques d’arcs électriques, générés en conditions critiques. Sediver a même été jusqu’à breveter l’emballage de cet isolateur silicone, grâce à un spécialiste de l’emballage présent sur le site de Saint-Yorre.

Depuis quelques mois, cette innovation a permis de rouvrir une unité de production pilote sur le site de Saint-Yorre. « Nous souhaitons maîtriser ces process complexes, avec notamment un silicone plus propre et une technologie d’application que nous voulons déployer ici. Il s’agit d’une première activité de pré-industrialisation depuis longtemps sur le site et nous en sommes heureux. Nous y employons pour l’instant 2 personnes, mais l’objectif est d’augmenter la capacité de production jusqu’à 6 personnes, pour réaliser cet isolateur localement. Cet atelier devrait être déployé ensuite partout dans le monde. L’occasion de faire rayonner Saint-Yorre et son expertise », précisent Gilles Barthet, directeur des opérations et Jean-Marie George, directeur scientifique.

Développement mondial

Avec ses 15 millions d’unités produites chaque année, Sediver a ainsi conquis le monde entier. Pour cela, le groupe s’appuie sur des usines de fabrication et ateliers en Italie, Chine, Etats-Unis et bientôt en Algérie, mais aussi sur des bureaux commerciaux déployés au Brésil, USA, Canada, Algérie, Chine…au plus près de ses clients. « Les équipes technico-commerciales ont fait un énorme travail pour gagner de gros projets comme très récemment au Pakistan. Nous travaillons aussi beaucoup sur des projets d’énergies renouvelables, comme par exemple des parcs éoliens en Amérique du Nord, pour lesquels le transport d’énergie se fera en courant continu, limitant ainsi sur de grandes distances les pertes d’énergie. Sur ces dossiers, la proximité de nos équipes joue en notre faveur », confirme Jean-Marie George. Grâce à l’adaptabilité de ses équipes, le centre de recherche a aussi su répondre aux besoins nouveaux de la crise sanitaire, avec notamment des essais de conformité réalisés en visio, grâce à des caméras mobiles, positionnées sur les techniciens. Des innovations permanentes pour avoir toujours une longueur d’avance, anticiper les demandes et continuer à faire la différence.