Depuis bientôt 15 ans, Laurent Dupré dirige une dynamique équipe de prothésistes dentaires, installée depuis 2016 au sein du Bioparc à Hauterive. Une activité en plein essor, qui demande des investissements d’innovation réguliers, mais aussi d’attirer de nouveaux professionnels formés, dans une branche à forts débouchés de recrutement.
Dans les locaux du Laboratoire Laurent Dupré, l’ambiance est aussi fourmillante que studieuse. 17 prothésistes dentaires œuvrent, lunettes sur le nez, à façonner avec minutie gouttières, prothèses amovibles, bridges, implants ou autres couronnes dentaires pour une vingtaine de dentistes auvergnats. Un travail d’artisan, qui s’associe à de la haute technologie. Ce métier, Laurent Dupré l’exerce avec passion depuis les années 90, après un brevet de technicien et un brevet de maitrise en alternance. « J’ai travaillé 14 ans au sein d’un laboratoire proche de Vichy. Ne pouvant plus évoluer dans mon métier en tant que salarié, j’ai eu envie de créer mon laboratoire. Nous travaillons en bonne intelligence avec nos confrères, car avec 170 dentistes seulement dans l’Allier, il y a de la place pour tout le monde », explique Laurent Dupré, qui a débuté modestement à Bellerive en 2011, dans un ancien local de prothèse dentaire. Depuis 2016, l’activité se développe fortement au sein du Bioparc.
Un métier entre artisanat et technologie
Les actuels 17 salariés sont tous des prothésistes dentaires diplômés, détenteurs de bac professionnel, BTS ou BTMS propres à cette profession très réglementée. Un métier d’avenir à fort potentiel de recrutement, mais qui est difficile d’accès dans la région. « Jusqu’il y a peu de temps, les BTS étaient uniquement implantés à Montpellier ou Paris, ce qui est un vrai frein pour certains jeunes, qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas faire des études loin de chez eux. Un BTMS en alternance s’est récemment ouvert à Clermont-Ferrand à l’Institut des métiers, ce qui va sûrement faciliter nos recrutements. Les choses évoluent dans le bon sens, notamment grâce à l’attrait pour les technologies et le numérique que nous utilisons quotidiennement. Nous n’avons jamais eu autant de demandes de stages, même en collège pour découvrir nos métiers », explique le chef d’entreprise.
L’activité se joue ainsi presque toujours à flux tendu, afin de réaliser les prothèses au plus vite, entre deux rendez-vous chez son dentiste, client direct des laboratoires. Minutie, rigueur, patience, curiosité et esprit artistique sont les qualités attendues dans ce métier multifacettes, qui demande 10 ans d’expérience en moyenne, avant une maitrise complète. Les prothésistes ont dû également faire grandement évoluer leurs compétences ces dernières années. « Avant on sculptait, aujourd’hui on personnalise et on peaufine le travail de machines très performantes. Le métier de céramiste par exemple est en perte de vitesse, face aux nouveaux matériaux utilisés », complète Laurent Dupré. Toute l’équipe dispose d’une base de maitrise généraliste, puis chaque professionnel se spécialise naturellement vers un type de prothèse, une matière ou un type de finition : implant titane, prothèse de test en cire, résine ou chrome cobalt… L’équipe design s’est, elle aussi, étoffée au fil des années, en première étape clé de la fabrication.
Investir dans l’innovation
Il y a quelques semaines, le laboratoire Laurent Dupré s’est doté d’une machine d’impression 3D réalisant des prothèses de chrome et cobalt, pour un précieux gain de temps et de précision de travail. Une première en Auvergne !
« Peu de laboratoires maitrisent toute la fabrication de A à Z comme nous aujourd’hui. Nous allons aussi gagner de précieux jours de réactivité dans la finalisation de nos produits, avec une livraison de nuit », complète le dirigeant.
« Cette forte tendance à la numérisation nous pousse à de gros investissements et à des temps de formation importants autour des machines et logiciels. Mais au final, c’est toujours la main humaine et notre expérience qui font la différence et contrôlent la qualité des produits » insiste Laurent Dupré, défendant le savoir-faire de ses équipes.
L’activité représente 3 gammes différentes : l ‘entrée de gamme, le milieu de gamme, le haut de gamme et reste globalement stable d’une année sur l’autre malgré un contexte économique délicat.
« Diriger une entreprise comme celle-ci demande évidemment beaucoup de temps personnel et de prises de risque, mais l’aventure est belle, portée par une solide équipe d’experts » conclut Laurent Dupré, qui espère désormais voir de nouveaux professionnels aussi passionnés, arriver sur ce marché porteur.
Laboratoire Laurent Dupré
ZAC Bioparc – Rue Maurice Arnal, 03270 Hauterive
04 70 90 96 01
Voir la fiche du Laboratoire Laurent Dupré dans l’annuaire économique
Rédaction Bénédicte Rollet, NOTA Bene, pour les carnets économiques de Vichy Économie
Restez informé sur l’économie du bassin de Vichy :
Abonnez-vous à notre newsletter