À l’heure du bilan, les maires ont souvent tendance à forcer la noirceur du décor. Pas Claude Malhuret, qui a bu le verre d’eau à moitié plein, vendredi soir, pour la cérémonie des vœux.
À l’heure du bilan, les maires ont souvent tendance à forcer la noirceur du décor. Pas Claude Malhuret, qui a bu le verre d’eau à moitié plein, vendredi soir, pour la cérémonie des vœux.
Pas de Palais des congrès. Trop petit. Cette année, Claude Malhuret, sénateur maire LR de Vichy, a choisi l'Opéra. Et pour cause : les vœux de la cité thermale étaient couplés avec ceux de la nouvelle communauté d'agglomération, Vichy Communauté, dont l'édile a été élu président le 19 janvier.
Vœux tardifs et lieu spécial, donc symbolique particulière. Pas usurpée, tant cette tradition républicaine pourrait être la dernière, pour Claude Malhuret, amené à choisir d'ici octobre, si la loi n'est pas modifiée d'ici là, entre ses mandats locaux et celui de sénateur.
Lever les yeux de l'écran
Mais fi des prospectives politiques. Comme à son habitude, l'élu a tenu la distance. Sur la forme, d'abord. 1 h 30 de discours sans note, debout face à une salle comble. Sur le fond ensuite. Privilégiant l'effet entonnoir, du général au particulier, il a débuté son propos en balayant la géopolitique mondiale. En partageant sa vérité.
Le « C'était mieux avant » ? Très peu pour lui. Le pessimisme médiatique télévisuel ? Pas mieux. « Ça fait 25 ans que j'entends que l'année écoulée est la pire. Il faudrait qu'on lève les yeux un peu plus haut que l'écran de télé, incapable de faire la différence entre un accident de bicyclette et une famine en Afrique. Et au-dessus des smartphones et des réseaux anti-sociaux, domaine du complotisme et du lynchage généralisés. »
Et Claude Malhuret d'étayer son propos à travers deux livres. Le premier : Progress, de Johan Norberg. « Il faut savoir quatre choses par rapport à la morosité ambiante. Depuis le début de l'humanité, jamais l'Homme n'a vécu aussi longtemps, jamais il n'a été plus libre, plus riche, ni autant en sécurité. »
Pour les nostalgiques des années 1960, il a aussi rappelé que la décennie a connu la guerre d'Algérie, la crise des missiles à Cuba, l'URSS, la guerre du Biafra, du Vietnam, le Grand bond en avant en Chine et des morts par millions.
Second livre, dont Claude Malhuret a conseillé la lecture à l'assistance, La fin des empires, pour estimer que « 2016 est sans doute l'année qui a fait le moins de victimes dans le monde. »
« Je n'accepterai jamais une activité polluante à Montpertuis »
Et de poursuivre avec 2017. De la nécessité de « rééquilibrer le couple franco-allemand » pour donner de la voix dans le concert des nations.
Resserrant son discours, il a ensuite abordé les questions locales. La nouvelle grande région, « une opportunité formidable, à condition qu'on sache en profiter ». Le pôle métropolitain Vichy-Clermont en construction. La récente fusion Vichy Val d'Allier-Montagne bourbonnaise.
Évoquant les projets structurants, il a fait escale quelques instants sur le site de Montpertuis, comme son homologue de Bellerive-sur-Allier quelques jours plus tôt. « Je vois des tracts et des réunions. Mais il n'est peut-être pas nécessaire de continuer. Je n'accepterai jamais une activité polluante à Montpertuis. » Et de railler : « Ceux qui protestent ont quand même vécu trente ans à côté d'une poudrière, et on n'a jamais vu de tracts contre ça ! »
Il s'est également félicité du dynamisme du thermalisme, de la candidature de Vichy pour une inscription à l'Unesco, du maintien de la filière médicale universitaire, et de la construction imminente du nouvel IFMK sur le site des anciens Docks de Blois.
1 h 30, à l'Opéra, devant une salle comble. Peut-être pas les derniers vœux, mais déjà un sacré symbole.
Source : lamontagne.fr