L’économie touristique du département est boostée par ses sites phares et la diversité de son offre

Publié le 19/05/2017

La fréquentation des hébergements touristiques continue de progresser, dans l’Allier. Voici les principales tendances de 2016.

La fréquentation des hébergements touristiques continue de progresser, dans l’Allier. Voici les principales tendances de 2016.

Tourisme-Allier

«L'Allier se cherche encore un positionnement touristique, mais son attractivité se renforce, grâce à ses locomotives et à la richesse de son offre : diversité paysagère, patrimoine, multiples pratiques sportives douces », a exposé hier, le président du Comité départemental du tourisme de l'Allier, Bernard Coulon, lors de l'assemblée générale de la structure. « Il nous reste encore à transformer cette terre de passage en lieu de séjour. On commence à y parvenir ». Voici les principales tendances à retenir de l'année 2016.

L'hôtellerie, moteur de l'économie touristique

1 Hausse de la fréquentation des hébergements.

L'ensemble des hébergements représente 6,8 millions de nuitées, ce qui classe l'Allier au 64 e rang des départementaux français les plus visités. 2016 a été globalement une année de progression pour l'ensemble des catégories d'hébergements, avec des disparités selon les gammes de prestations.

Avec 813.000 nuitées, pour la deuxième année consécutive, les nuitées hôtelières sont en augmentation, en 2016 : +2,7 % par rapport à 2015. L'hôtellerie reste le moteur de l'économie touristique. Si le mois d'août est stable, la tendance est surtout marquée sur les mois de mars (+8 %), juin (7 %) et octobre (8 %). La hausse est particulièrement forte dans les hôtels haut de gamme. Cela s'explique par une hausse de fréquentation de la clientèle française (+3,3 %). En revanche, la tendance est à la baisse concernant la clientèle étrangère (-2,8 %). Une exception : la clientèle britannique connaît une progression de 17 % et reste à la première place.

Même hausse pour l'hôtellerie de plein air (campings). À l'instar de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de nuitées a augmenté de 10 % dans l'Allier en 2016. Les bons résultats de l'été et de septembre ont largement compensé la baisse enregistrée en juin. La hausse est sensible pour les campings 3 et 4 étoiles et chez la clientèle étrangère.

Concernant les gîtes, tous les indicateurs sont à la hausse : hausse du nombre de gîtes (+9 %, ils sont désormais 289), de nuitées (+9 %) et du chiffre d'affaires (+12 %).

En 2016, la fréquentation des curistes a poursuivi sa hausse, pour atteindre 19.701 : 8.259 à Vichy, 7.195 à Néris-les-Bains, et 4.247 à Bourbon-l'Archambault, qui enregistre la hausse la plus forte, de 6,2 %. Les stations thermales ont aussi attiré, en 2016, plus de 35.000 "clients bien être", dont plus de 20.000 à Vichy (+20%).

Le PAL vise plus de 600.000 entrées en 2018

L'Allier attire une clientèle plus âgée qu'à l'échelle régionale et nationale : les quinquas et plus prédominent. Le premier bassin de clientèle est l'Ile-de-France avec près de 26 % des nuitées, devant l'Auvergne-Rhône-Alpes et les régions mitoyennes de l'Allier : Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et Nouvelle Aquitaine.

2 Stabilité globale de la fréquentation des sites touristiques stable. 905.000 visiteurs ont été enregistrés en 2016, sur 55 sites. Soit 0,5 % de moins qu'en 2015. Un total fortement impacté par le PAL dont les 591.000 entrées représentent 65 % de la fréquentation globale. Le PAL, qui a connu une progression de 3,3 % en un an, est le premier parc de loisirs de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes. Le PDG, Arnaud Bennet, a annoncé hier viser les plus de 600.000 visiteurs en 2018, grâce aux nouveautés proposées chaque année.

Le niveau de fréquentation moyen des sites de l'Allier reste assez faible : 2\3 d'entre eux accueillent moins de 5.000 visiteurs par an. Mais l'offre se structure depuis plusieurs années autour de deux pôles : Vichy et Moulins. Et de sites touristiques phares : le CNCS (Centre national du costume de scène) qui a attiré 72.000 visiteurs en 2016, Paléopolis (23.000), le MuPop, musée des musiques populaires de Montluçon (21.000, contre 25.000 en 2015), sans oublier les trois musées départementaux (40.000 visiteurs). Le CDT note l'émergence de Moulins « qui s'affirme comme un vrai pôle culturel ». Les différents sites de la ville (CNCS, Maison Mantin et Musée Anne de Beaujeu, Musée de l'illustration jeunesse, tour de la Mal Coiffée, Musée de la Visitation, Triptyque du maître de Moulins) concentrent aujourd'hui à eux seuls 48 % de la fréquentation globale (hors PAL).

3 Le top 5 des manifestations les plus visitées. Les principales manifestations ont attiré plus de 225.000 visiteurs en 2016. Les deux événements les plus fréquentés ? Le festival Les cultures du monde de Gannat (55.000 visiteurs) et le Festival européen des troubadours et saltimbanques de Souvigny (35.000 visiteurs). L'Embouteillage de Lapalisse (25.000 visiteurs), la brocante de Charroux (20.000 visiteurs), le Festival viticole et gourmand en Pays saint-pourçinois (19.000 visiteurs) complètent ce top 5 (*).

4 Emplois touristiques : le quart de l'Auvergne. Le tourisme génère plus de 4.500 emplois, soit 24 % du total de l'Auvergne, et 4,4 % de l'emploi salarié de l'Allier. Le département se démarque par sa forte part d'emplois touristiques liés à l'hôtellerie, aux établissements thermaux (1 er rang national), et aux parcs d'attraction et casinos (5 e rang national).

(*) Ces chiffres ont été collectés par le CDT.

Dans un contexte fortement concurrentiel, le CDT de l'Allier mise prioritairement sur la fidélisation de la clientèle d'Île de France, mais aussi celle du Grand Ouest, Rhône-Alpes, les quinquas et seniors. Objectif : conquérir des parts de marché sur les courts séjours. Il cherche aussi à attirer les habitants des départements limitrophes, avec un effort particulier sur Clermont-Ferrand et auprès des familles. Cela passe par l'édition de cartes touristiques et de diverses brochures, un outil de réservation (OpenSystem) et de vente en ligne pour les prestataires touristiques, des offres ciblées groupes (offres d'excursions, de séjours), du marketing direct.

Cette année, les efforts porteront aussi sur internet : campagne de webmarketing, à laquelle participent une quinzaine de partenaires. Le CDT développe également des actions pour le cyclotourisme, la randonnée pédestre et la pêche, avec les acteurs concernés. Autre enjeu : s'intégrer dans la nouvelle entité régionale, née de la fusion juridique des deux Comités régionaux de tourisme (CRT) d'Auvergne et de Rhône-Alpes, comme l'a exposé le vice-président du CRT, Jean-François Jobert.

Source : La Montagne