Clermont Communauté organisait le 27 avril sa première conférence économique territoriale, qui aura lieu chaque année avec pour objectif d’apporter la contribution de Clermont Co à l’élaboration du nouveau schéma communautaire de développement économique de la nouvelle région.
Clermont Communauté organisait le 27 avril sa première conférence économique territoriale, qui aura lieu chaque année avec pour objectif d’apporter la contribution de Clermont Co à l’élaboration du nouveau schéma communautaire de développement économique de la nouvelle région.
L’invitation stipulait que « C’est par le croisement des acteurs que nous pourrons renforcer notre attractivité, au bénéfice de nouvelles implantations et de nouveaux investissements productifs. » . Ces acteurs étaient présents en grand nombre dans l’amphithéâtre de Polydome, dans la salle et sur le podium, où une vingtaine de chefs d’entreprise et de décideurs régionaux se sont succédé au micro pour dire leur aventure singulière de la création d’entreprise et illustrer par leur propos la force économique de Clermont Communauté.
Des multinationales qui jouent la carte « Auvergne »
De la startup innovante aux grands groupes tels Limagrain et Michelin, ce qui caractérise les entreprises auvergnates, c’est la fierté d’appartenance de leurs dirigeants à un territoire et l’envie de jouer collectif. Ces deux orientations ne sont pas antagonistes d’un développement à l’international : Limagrain, avec ses 120 sociétés réparties dans 55 pays et une activité tournée à 75 % vers l’international, se présente comme une multinationale auvergnate. Le numéro deux mondial en semences potagères, en passe de devenir leader mondial d’ici 2 ans, construit des liens et des partenariats privilégiés avec les entreprises de sa région de naissance et encourage le développement de startups dans son environnement. L’Etat s’est invité dans ce dialogue en labellisant la Limagne « terre de recherche » parce que « ici nous avons la convergence d’atouts : une filière structurée, des agriculteurs, une multinationale, un tissu de PME, Michelin et sa manufacture de pneus pour les engins agricoles, un pôle de compétitivité, Céréales Vallée » explique Pierre Ricard, secrétaire général aux Affaires Régionales Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif attendu est de créer de la valeur économique, de l’emploi, de développer la filière, de « booster » la recherche, de protéger la ressource en eau et l’ l’environnement. Ce partenariat public/privé, les élus locaux en sont convaincus, sera un argument important dans la démarche de métropolisation de Clermont-Ferrand.
Avec un tissu de TPE et PME qui savent parfois se positionner sur des « niches » comme les cycles Victoire qui fabriquent des vélos hauts de gamme « sur mesure » pour une clientèle exigeante, Pierre Guillaume créateur de parfums, Oxcitis, jeune startup du secteur agro-alimentaire (création d’aliments et boissons pour sportifs). Ces TPE ont trouvé ici toutes les raisons d’envisager l’avenir avec sérénité dans cet écosystème favorable, sous l’œil bienveillant de grands groupes ; Michelin travaille avec 600 entreprises dans la région.
Michelin Développement
Michelin invente chaque jour l’usine de demain. La multinationale l’invente pour son propre profit mais aussi en collaboration avec d’autres pour essaimer et faire naître des projets. Ivan Novikoff, directeur système de Fives Michelin additives Solutions, est là pour en témoigner : il a travaillé en étroite collaboration avec une entreprise auvergnate pour expérimenter et développer une imprimante 3D métal capable de fabriquer des pièces plus légères, extrêmement fiables , et commercialiser à l’échelle mondiale des machines et des ateliers de production industriels utilisant cette technologie. Jean-Dominique Senard aime à le rappeler: « C’est une histoire merveilleuse qui reflète cette dynamique. L’idée est partie d’un incubateur que l’on avait chez nous. Il n’était pas dans la vocation de Michelin de se transformer en entreprise de production de ces machines mais Michelin pouvait y contribuer.» Et Michelin l’a fait parce que « il faut tous s’y mettre. On a des atouts considérables dans cette région. »
Les technologies de demain
Terre d’innovation, le grand Clermont héberge nombre d’entreprises leaders dans des domaines pointus telles Carbios, cotée en bourse depuis 2013, qui développe des nouveaux plastiques à durée de vie programmable : films souples, sacherie, emballage auto dégradables. Science fiction ? Non, le marché potentiel est gigantesque tout comme celui de l’éthanol, énergie du futur qui sera produit en Auvergne d’ici quelques années , le site de la future raffinerie étant déjà trouvé, ainsi que la matière première, le bois, qui servira à produire une molécule dite « plateforme » pour la fabrication de matériaux (plastiques). L’appel à manifestation d’intérêt de ce projet porté par Engie et soutenu par Michelin sera publié dans les prochaines semaines pour trouver des investisseurs. La ville de Clermont s’est déjà rendue propriétaire du site. En matière d’emplois directs, ce sont 50 à 60 postes de travail sur la raffinerie, sans compter ceux induits dans la filière bois pour l’approvisionnement.
La mobilité: l’un des enjeux de la Stratégie de Spécialisation Intelligente
Des entreprises comme Inoprod, l’institut Blaise Pascal, le laboratoire de recherche, pilotent des projets de recherche d’envergure internationale sur le sujet de la mobilité, Michelin, Ligier, tous travaillent de concert pour réfléchir et innover en matière de mobilité au sens large : avec Ligier pour la mise au point de navettes automatiques guidées, sur la recherche de bio carburants 3e génération, pour le développement de robots qui sauront travailler aux côtés des humains et pas seulement à leur place. Tous ont pu témoigner d’une autre stratégie intelligence : la collaboration.
Clermont à la pointe du numérique
Perfect Memory est née à Compiègne, mais c’est à Clermont-Ferrand que son créateur, Steny Solitude, a choisi de développer cette entreprise éditrice de logiciels spécialisés dans la transformation des données : « J’ai trouvé ici un écosystème riche, des partenaires. La labellisation French tech de Clermont-Ferrand qui ne saurait tarder sera un formidable outil marketing. » Comme Sopra Steria, leader européen qui développe ses systèmes d’information dans le monde entier (ex. passeport biométrique), il confirme la place de Clermont-Ferrand dans le secteur de la sécurité numérique et de l’exploitation du big data. Un secteur que le Bivouac, quartier numérique créé par Clermont Communauté, permettra de développer par l’accueil de jeunes entreprises.
« Une métropole sinon rien »
C’est en ces termes que Isidor Fartarias salue l’initiative et l’ambition de Olivier Bianchi: « On a besoin de cette métropole au carrefour des axes Paris – Barcelone, Bordeaux – Genève. Je rêve de voir demain une grande CCI métropolitaine. » Pour créer ce pôle d’attractivité à l’Ouest de Lyon, le rôle de la région est primordial. Brice Hortefeux en a rappelé les contours: «Ce n’est pas le rôle de la région de créer des emplois. C’est de créer un cadre favorable. Cela passe par un partenariat entre l’agglo et la région. Concrètement, la région fixe les objectifs et priorités par ses financements propres et par les fonds européens. »
Ces orientation seront traduites dans un schéma communautaire de développement économique en cours d’élaboration en concertation avec les acteurs économiques des territoires, selon deux grands principes : « Le partenariat public privé avec priorité à l’investissement et à l’amélioration de l’attractivité. »
Or Cermont Co a des atouts pour être reconnue dans cette démarche comme le souligne le patron de Michelin : « C’est cette faculté de créer un écosystème Public Privé de grande qualité. » Une stratégie que partage largement Olivier Bianchi qui, dans son propos en conclusion de cette première conférence territoriale, a appelé à poursuivre des partenariats porteurs de richesse.
Source : lejournaldeleco.fr